Impubes

Publié le par tales-of-my-world

    J’adore les enfants, leurs sourires, leurs rires, leurs joues rouges, leurs yeux malicieux et pétillants de joie, leur naïveté, ou simplement la beauté de leur jeunesse. J’aime leur parler, avec un enfant les discussions sont toujours simples, franches et passionnantes.

    Je me doute de ce que vous pensez de moi en lisant ces premières lignes. Mais non, je ne suis pas pédophile. Je suis en fait surveillant dans une école primaire de banlieue, une petite école tranquille dont je ne me souviens déjà plus du nom. Cela fait seulement deux jours que j’y travaille et je n’ai jamais eu la mémoire des noms. Je change assez régulièrement d’école, cela me permet de voir plus souvent de nouveaux visages et de me sentir plus en sécurité.

    À la récréation mon téléphone sonne, et, comme un élève, je suis obligé de me cacher pour y répondre. C’est un appel de mon client – pour mon deuxième emploi, je vous expliquerais plus tard – il me passe sa commande à livrer pour le week-end et raccroche. Je dois maintenant aller m’occuper d’une classe dont l’instituteur est absent pour la journée. Je discute avec les élèves, je les aide à faire leurs devoirs, j’apprends à les connaître et ils dont de même.

    L’après-midi se termine rapidement et je rentre chez moi. Nous sommes jeudi et demain soir je devrais apporter sa commande à mon client. Je mange et m’endors devant l’énième rediffusion d’un vieux film français à la télévision.

    Le réveil sonne, il est temps que j’aille au travail. Ma journée à l’école ressemble à toutes mes autres journées à l’école, ce qui serait pour vous d’un ennui mortel. Je vous en épargne donc le récit.

    Je vais maintenant m’occuper de la commande de mon client. J’attends le soir à la sortie de l’école, j’attends que tous les enfants soient partis, sauf le dernier, probablement oublié par ses parents. Je vais le voir, je discute avec lui, il est triste que ses parent n’arrivent pas. Je lui propose de le ramener chez lui. Il accepte. Il monte dans ma voiture, et au lieu de le conduire chez lui, je le conduis chez mon client. Mon client le prend, me paye et me demande de revenir le chercher le lendemain.

    C’est toujours comme ça que l’on procède. Je livre un enfant le soir et je reviens le chercher le lendemain pour en débarrasser mon client. Ce qu’il en fait ne m’intéresse pas le moins du monde tant que j’y trouve mes intérêts.

    Le lendemain, mon client dépose l’enfant sanglotant, visiblement en état de choc, dans ma voiture. Je le conduis chez moi, dans mon garage.

    J’adore les enfants, leurs sourires, leurs rires, leurs joues rouges et leurs yeux malicieux. Mais ce que j’aime le plus chez eux, c’est leur regard de peur, leurs cris de douleurs dans la torture, leurs hurlements d’appels à leurs mères face à la mort qui les attend et  plus que tout j’aime le doux gargouillement que l’on peut entendre sortir de leur petite gorge frémissante fraîchement  tranchée.

    Je découpe et brûle le corps de l’enfant, j’enterre les restes, je nettoie mon garage, je prépare ma lettre de démission, et je commence à chercher une nouvelle école.

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